Les "Amis du traité de Lisbonne" et le Mouvement européen de Paris-Ouest ont organisé une réunion sur le thème de "Les élections européennes".
Alain Barrau, représentant du bureau d'information du Parlement européen à Paris a présenté en quelques points la prochaine campagne pour les élections européennes :
Il s'est référé à l'accord interinstitutionnel intervenu à la fin 2008 entre la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil portant sur la communication dans le cadre de la campagne pour les élections européennes. Il a été convenu d'une campagne unique, identique avec des déclinaisons nationales. Il a dévoilé le logo de la campagne" A vous de choisir".
Cette élection est une échéance importante. Elle comporte une contradiction démocratique. En effet, le Parlement européen est l'institution européenne qui a acquis de plus en plus de pouvoirs au fur et à mesure des nouveaux traités européens y compris avec le Traité de Lisbonne. Or, depuis la 1ère élection au suffrage universel direct en 1979, la courbe de la participation n'a cessé de baisser pour atteindre au scrutin de 2004 les 42 %.
Il est impossible de l'expliquer en se référant à l'analyse que les Français ne s'intéressent pas à l'Europe. En effet, il suffit de se souvenir des taux de participation avoisinant les 70 % lors des deux référenda, en France, sur les Traités de Maastricht et constitutionnel européen. Comment expliquer cet écart de participation entre 42 et 70 % ?
Les élections doivent se faire autour de 12 thèmes. Le thème central en est "A vous de choisir" et le logo qui accompagne celui de la campagne pour les élections européennes. Dans la campagne nationale française, 5 sujets ont été retenus :
- Energie,
- Protection des consommateurs et Agriculture,
- Concurence,
- Budget,
- Non discrimination et Famille.
Des forums citoyens et des débats seront organisés. 3 l'ont déjà été à Orléans, Toulouse et Dijon. Le prochain aura lieu le jeudi 19 février 2009 à la Bibliothèque de l'Université (BULCO) 55 avenue de l'Université à Dunkerque, de 18 h00 à 20 h 30 en présence de M. M. Delebarre président de la Communauté urbaine de Dunkerque.
Des documents en quantité suffisante seront mis à disposition.
La campagne va s'axer en terme de communication sur le média radio, internet et aussi l'accès à la TV en prime time.
La campagne se décomposera en deux temps ou phases :
- Jusqu'au 9 mai 2009, date de la fête de l'Europe, la campagne est officielle, institutionnelle
- A compter du 10 mai 2009, les partis et les groupes politiques mèneront la campagne politique.
La campagne compte ciblée les électeurs dont l'analyse a démontré un grand écart entre les votes aux élections nationales et les élections européennes. Il s'agit surtout des jeunes de 25 à 32 ans et aussi les femmes.
Dominique Reynié, professeur à Sciences politiques (paris) et directeur général de la Fondation pour l'Innovation Politique s'est exprimé.
Il a rappelé que le prochain scrutin sera le 30ème anniversaire de l'élection du Parlement européen au suffrage universel direct.
Selon lui, le Parlement européen est une institution innovante et adaptée aux enjeux d'aujourd'hui. C'est la 1ère et unique assemblée transnationale élue au suffrage universelle. Elle est une réponse à la mondialisation et à l'aspiration de davantage de démocratie. Le comble est que cette élection ne suscite guère d'intérêt.
Les élections européennes sont fonctionnellement désincitatives et conjoncturellement protestatives. Ce scrutin est fabriqué comme si on avait voulu en désintéresser les électeurs. Cette dimension désincitative peut être mobilisatrice ou favorable à l'expression de voix protestataires.
Le scrutin européen est d'abord un scrutin national. Le choix des candidats est un spectacle désolant voire dérisoire. De plus, le scrutin a une faible notoriété. Les journalistes, politiques et enseignants ne tiennent pas le discours adapté qui devrait être celui de l'information pour l'information.
Enfin, le schéma démocratique majoritaire du Parlement européen est une variante de la logique majoritaire qui peut être démobilisatrice.
Une chance : le prochain scrutin se déroulera dans un contexte nouveau celui de la crise et de l'expérience des Européens de la globalisation.
Depuis 2 à 3 ans, un changement profond des Européens s'est opéré. Ils ont intégré la globalisation. On est passé du terme à l'expérience vécue encore problèmatique et anxiogène. Les Européens ne pensent plus leur rapport à l'Union européenne en terme de grande légitimation comme celle de la paix mais comme devant les protéger de la mondialisation et surtout les aider à en tirer bénéfice. Les Européens sont attachés à la Nation. Ils savent que même quand il s'agit de la France ou du Royaume-Uni ou encore du Danemark, la Nation ne peut éviter les désagréments de la mondialisation ou à en tirer bénéfice. Seule, l'Union européenne le peut. Cette demande est pragmatique.
On assiste à une surdité des gouvernements face à cette demande à l'exception de la présidence française de l'Union européenne. Ainsi, la gestion du président N. Sarkozy de la crise en Géorgie ou encore face à la crise financière, monétaire et économique a montré que l'Europe protége les Européens comme ils le souhaitent.
Le schéma d'opinion est favorable. En effet, le Parlement européen est plus apprécié que les parlements nationaux. Il en va de même pour la Commission européenne et de la BCE. (Cf. Eurobaromètre).
Il conviendrait que les gouvernements arrivent à mettre en scène des décisions communes. Si la campagne est fondée sur l'idée européenne, les symboles, l'exaspération ne sera pas loin. L'Europe doit montrer qu'elle est présente, que quelque chose est tenté même s'il s'agit du niveau intergouvernemental.
Si les gouvernements, le gouvernement français ne se décident pas à un investissement politique institutionnel, ils n'enverront pas le bon signal pour ce scrutin. A contrario, ils ont tout à craindre des résultats électoraux.
Pour exprimer sa colère, son mécontentement, l'important c'est le bulletin de vote lors de ce scrutin européen !
Paradoxalement, si le gouvernement n'investit pas dans le scrutin, ce n'est pas pour autant qu'il n'y aura pas une mobilisation en raison de la crise. L'électorat peut s'autosaisir.
Pour en savoir plus :
L'Europe à la Une vous invite à consulter la rubrique "Elections européennes du 7 juin 2009" sur ce blog.
Le Parlement européen diffuse des documents dont ceux sur "les points forts de la législature" en énumérant les votes décisifs du Parlement européen ainsi que "les réalisations majeures du Parlement européen".
Vous pouvez vous les procurer au :
Centre de documentation du Bureau d'Information pour la France du Parlement européen (en bas à droite de l'écran).
288 Boulevard Saint-Germain 75007 Paris
tél : 01 40 63 40 08.
Alain Barrau, représentant du bureau d'information du Parlement européen à Paris a présenté en quelques points la prochaine campagne pour les élections européennes :
Il s'est référé à l'accord interinstitutionnel intervenu à la fin 2008 entre la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil portant sur la communication dans le cadre de la campagne pour les élections européennes. Il a été convenu d'une campagne unique, identique avec des déclinaisons nationales. Il a dévoilé le logo de la campagne" A vous de choisir".
Cette élection est une échéance importante. Elle comporte une contradiction démocratique. En effet, le Parlement européen est l'institution européenne qui a acquis de plus en plus de pouvoirs au fur et à mesure des nouveaux traités européens y compris avec le Traité de Lisbonne. Or, depuis la 1ère élection au suffrage universel direct en 1979, la courbe de la participation n'a cessé de baisser pour atteindre au scrutin de 2004 les 42 %.
Il est impossible de l'expliquer en se référant à l'analyse que les Français ne s'intéressent pas à l'Europe. En effet, il suffit de se souvenir des taux de participation avoisinant les 70 % lors des deux référenda, en France, sur les Traités de Maastricht et constitutionnel européen. Comment expliquer cet écart de participation entre 42 et 70 % ?
Les élections doivent se faire autour de 12 thèmes. Le thème central en est "A vous de choisir" et le logo qui accompagne celui de la campagne pour les élections européennes. Dans la campagne nationale française, 5 sujets ont été retenus :
- Energie,
- Protection des consommateurs et Agriculture,
- Concurence,
- Budget,
- Non discrimination et Famille.
Des forums citoyens et des débats seront organisés. 3 l'ont déjà été à Orléans, Toulouse et Dijon. Le prochain aura lieu le jeudi 19 février 2009 à la Bibliothèque de l'Université (BULCO) 55 avenue de l'Université à Dunkerque, de 18 h00 à 20 h 30 en présence de M. M. Delebarre président de la Communauté urbaine de Dunkerque.
Des documents en quantité suffisante seront mis à disposition.
La campagne va s'axer en terme de communication sur le média radio, internet et aussi l'accès à la TV en prime time.
La campagne se décomposera en deux temps ou phases :
- Jusqu'au 9 mai 2009, date de la fête de l'Europe, la campagne est officielle, institutionnelle
- A compter du 10 mai 2009, les partis et les groupes politiques mèneront la campagne politique.
La campagne compte ciblée les électeurs dont l'analyse a démontré un grand écart entre les votes aux élections nationales et les élections européennes. Il s'agit surtout des jeunes de 25 à 32 ans et aussi les femmes.
Dominique Reynié, professeur à Sciences politiques (paris) et directeur général de la Fondation pour l'Innovation Politique s'est exprimé.
Il a rappelé que le prochain scrutin sera le 30ème anniversaire de l'élection du Parlement européen au suffrage universel direct.
Selon lui, le Parlement européen est une institution innovante et adaptée aux enjeux d'aujourd'hui. C'est la 1ère et unique assemblée transnationale élue au suffrage universelle. Elle est une réponse à la mondialisation et à l'aspiration de davantage de démocratie. Le comble est que cette élection ne suscite guère d'intérêt.
Les élections européennes sont fonctionnellement désincitatives et conjoncturellement protestatives. Ce scrutin est fabriqué comme si on avait voulu en désintéresser les électeurs. Cette dimension désincitative peut être mobilisatrice ou favorable à l'expression de voix protestataires.
Le scrutin européen est d'abord un scrutin national. Le choix des candidats est un spectacle désolant voire dérisoire. De plus, le scrutin a une faible notoriété. Les journalistes, politiques et enseignants ne tiennent pas le discours adapté qui devrait être celui de l'information pour l'information.
Enfin, le schéma démocratique majoritaire du Parlement européen est une variante de la logique majoritaire qui peut être démobilisatrice.
Une chance : le prochain scrutin se déroulera dans un contexte nouveau celui de la crise et de l'expérience des Européens de la globalisation.
Depuis 2 à 3 ans, un changement profond des Européens s'est opéré. Ils ont intégré la globalisation. On est passé du terme à l'expérience vécue encore problèmatique et anxiogène. Les Européens ne pensent plus leur rapport à l'Union européenne en terme de grande légitimation comme celle de la paix mais comme devant les protéger de la mondialisation et surtout les aider à en tirer bénéfice. Les Européens sont attachés à la Nation. Ils savent que même quand il s'agit de la France ou du Royaume-Uni ou encore du Danemark, la Nation ne peut éviter les désagréments de la mondialisation ou à en tirer bénéfice. Seule, l'Union européenne le peut. Cette demande est pragmatique.
On assiste à une surdité des gouvernements face à cette demande à l'exception de la présidence française de l'Union européenne. Ainsi, la gestion du président N. Sarkozy de la crise en Géorgie ou encore face à la crise financière, monétaire et économique a montré que l'Europe protége les Européens comme ils le souhaitent.
Le schéma d'opinion est favorable. En effet, le Parlement européen est plus apprécié que les parlements nationaux. Il en va de même pour la Commission européenne et de la BCE. (Cf. Eurobaromètre).
Il conviendrait que les gouvernements arrivent à mettre en scène des décisions communes. Si la campagne est fondée sur l'idée européenne, les symboles, l'exaspération ne sera pas loin. L'Europe doit montrer qu'elle est présente, que quelque chose est tenté même s'il s'agit du niveau intergouvernemental.
Si les gouvernements, le gouvernement français ne se décident pas à un investissement politique institutionnel, ils n'enverront pas le bon signal pour ce scrutin. A contrario, ils ont tout à craindre des résultats électoraux.
Pour exprimer sa colère, son mécontentement, l'important c'est le bulletin de vote lors de ce scrutin européen !
Paradoxalement, si le gouvernement n'investit pas dans le scrutin, ce n'est pas pour autant qu'il n'y aura pas une mobilisation en raison de la crise. L'électorat peut s'autosaisir.
Pour en savoir plus :
L'Europe à la Une vous invite à consulter la rubrique "Elections européennes du 7 juin 2009" sur ce blog.
Le Parlement européen diffuse des documents dont ceux sur "les points forts de la législature" en énumérant les votes décisifs du Parlement européen ainsi que "les réalisations majeures du Parlement européen".
Vous pouvez vous les procurer au :
Centre de documentation du Bureau d'Information pour la France du Parlement européen (en bas à droite de l'écran).
288 Boulevard Saint-Germain 75007 Paris
tél : 01 40 63 40 08.