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Cette crise a vu L’Europe s’inventer, c’est du neuf, du pragmatisme…

Dans la limite du possible l’Union européenne a fait  ce qu’elle devait faire et ce qu’elle peut faire. Dans ce domaine, ce n’est pas moins d’Europe dont on a besoin mais de davantage d’Europe. Faut-il rappeler que l’Union européenne ne fait pas partie formellement des organisations monétaires, financières et économiques  internationales ? L’élargissement du G8 en G14 aux pays émergents et qu’en est-il de  l’Union européenne. Il en va de même au FMI.

«Comment voulez-vous que nous menions le combat sur la scène internationale au nom de l'UEM puisque celle-ci n'a pas de visage». Le président de l'eurogroupe «Jean-Claude Juncker fait un travail formidable mais il est entouré de gens qui freinent l'action qu'il pourrait mener à la tête de l'UEM, ou comme son mandataire si on veut rester prudent. Je rappelle qu'au FMI, nous n'avons toujours pas de représentation unique de la zone euro. C'est encore plus grave au niveau de l'Union européenne dans son ensemble, avec des pays qui ne veulent pas de l'Europe politique. Les adversaires de l'Europe politique ont gagné jusqu'à présent. Mais sans un minimum de cohérence et de possibilité d'action extérieure, l'Europe n'existe pas.»

Certains commentateurs ont évoqué le succès des Nations mais qu’est-ce que l’Union européenne ? une fédération d’Etats nations (Cf. Jacques Delors). L’Union européenne dispose de compétences d’attribution que lui confèrent, transfèrent, par traités de droit international, les Etats membres. Elle ne peut agir que là où elle a des compétences. Or, l’Union européenne n’est pas un Etat fédéral n’en déplaise à certains. Nous avons bien une BCE mais pas de trésor européen équivalent du trésor américain et pour cause une UEM déséquilibrée et un budget européen limitait à moins de 1 % du RNB.

Au risque de faire mentir J. Delors qui déclarait à Médiapart  « C'est de l'habitude de travailler ensemble que naissent l'attention, la confiance. Or, la coopération n'existe pas.». Elle a peut-être enfin commencée.

Avez-vous tout d’abord noté le changement de ton notamment de la part du président de la République française qui depuis qu’il préside aux destinées de l’Union européenne ne s’en est plus pris à la BCE et à JC Trichet à propos de l’euro surévalué et à la politique des taux directeurs de la BCE.

 On peut ajouter que les Européens ont inventé un nouveau dialogue politique avec la BCE qui a été de toutes les réunions (G4, sommet de l’Eurogroupe au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement…).

D’ailleurs, N. Sarkozy président en exercice de l’Union européenne, prenant sans doute conscience que les futures présidences de l’Union européenne par la République tchèque et la Suède, non membre de la zone euro, se verrait bien en président de l’Eurogroupe qui se réunirait au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement. « Quand la crise prend les proportions que nous connaissons, la seule réunion des ministres des Fiances n’est pas à la hauteur de la gravité de la crise ». (…)

« On fait une monnaie, on se dote d’une Banque centrale, on aune politique monétaire unique et on n’a pas un gouvernement économique digne de ce nom ».

 A cette perspective, les représentants du gouvernement de la République tchèque n’ont pas manqué de réagir en parlant d’affront.

Selon J. Delors, «En Europe, il faut avant tout rétablir l'équilibre entre l'économique et le monétaire à l'intérieur de l'UEM, et rappeler chacun à la solidarité minimale et au respect des règles. Même si cela ne leur fait pas plaisir, il faut rappeler aux Irlandais qu'ils font partie de l'UEM et que par conséquent leur geste de garantir isolément les dépôts bancaires est un coup de canif dans le contrat. Et le fait qu'il n'y ait pas eu de réaction politique indique bien quel est l'état d'esprit dans l'UEM», observe-t-il.

Selon Jacques Delors, «pour redonner aux banques centrales leur capacité d'action, il faut leur confier la "régulation des régulations", qu'elles puissent évaluer la situation du financement de l'économie, les risques pris, contrôler le respect des règles. L'UEM impliquait un certain processus d'intégration, à la fois par l'équilibre entre l'économique et le monétaire, mais aussi par l'adoption d'un ensemble de règles prudentielles, et cela n'a pas été fait».

Il n’est pas inutile de rappeler que le traité de Rome version Nice et le Traité de Lisbonne prévoient une compétence éventuelle de la BCE en matière de contrôle prudentiel des banques (article 105 § 6) TCE ou 127 § 6) à l’unanimité dans les deux cas et après avis conforme ou simple consultation du PE selon le traité en vigueur mais encore faut-il que la décision soit prise.


Une autre originalité dans la gestion de la crise : les décisions de l’Eurogroupe ont été étendues à l’ensemble de l’Union européenne lors du Conseil européen des 15 et 16 octobre derniers. C’est la différenciation dont parle J. Delors.


Le poids du Parlement européen se renforce. En effet, le dialogue du PE avec la présidence du groupe de l’euro, avec la BCE et la BEI est devenu permanent et bien des réformes et des règles nouvelles annoncées récemment ou présentes dans la feuille de route rentrent dans le champ de la codécision PE/Conseil.

«Il est évident qu'un rééquilibrage de l'UEM, une relance communautaire au niveau de l'énergie, un plan audacieux de développement durable, l'adoption de principes de régulation financière au niveau de l'ensemble de l'Europe, permettraient de retrouver un dynamisme avant des élections européennes qui risquent sinon d'être catastrophiques, à la fois par le nombre des abstentions et des voix anti-européennes qui s'y exprimeront.»

 

L’Europe à la Une vous propose la chronologie de la crise d’un point de vue essentiellement européen suivre les liens suivants :

1, 2, 3, 4.

La République fédérale d’Allemagne est toujours peu encline à entendre parler d’un gouvernement économique de l’Europe qui risquerait selon elle de faire perdre l’indépendance de la BCE.

Tag(s) : #Présidence française de l'Union européenne