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Les partisans du NON lors de la campagne référendaire et ceux qui ont voté à 55 %, le 29 mai 2005, pour rejeter le traité constitutionnel européen sensé incarner un engagement européen en faveur d'une Europe plus sociale avaient-ils imaginé une telle sortie, mesuré toutes les implications ?

Comme la semaine dernière, celle qui s'achève fut tout autant européenne. En effet, lundi de Pentecôte qui divise toujours autant la France entre ceux qui chôment et ceux qui ne chôment pas, le président de la République a reçu R. Prodi, le président du Conseil italien, ancien président de la Commission européenne qui avait déclaré ne pas vouloir courir à tout prix derrrière le plus petit commun dénominateur. Nous voulons retenir ce qu'il a déclaré devant le Parlement européen mardi 22 mai 2007, soit quelquels 6 jours avant sa rencontre avec N. Sarkozy.

D'un mini traité devenu traité simplifié, il est désormais à minima : c'est-à-dire le plus petit commun dénominateur...

En effet, il reste sur la table des négociations en vue du Conseil européen des 21 et 22 juin prochains :
- la présidence stable du Conseil européen pour deux ans et demi (et non plus l'alternance tous les 6 mois...),
- le ministre des affaires étrangères européen qui pourrait être maintenu si rebaptisé,
- l'extension du champ des votes à la majorité qualifiée telle que prévue dans le traité constitutionnel. Mais que représenterait cette extension sans ajouter la nouvelle définition de la majorité qualifiée (Etats + population), mais le gouvernement polonais et d'autres y sont hostiles,
- la charte des droits fondamentaux est incertaine de figurer dans la version finale (les partisans d'une Europe plus sociale noteront non pas les avancées mais les reculs enregistrés),

La rencontre avec le premier Ministre espagnol hier a semblé conforter cette orientation en contrepartie d'avancées sur la Turquie et l'immigration sujets auxquels l'Espagne est sensible. Rappellons que l'Espagne avait été le premier Etat-membre a ratifié le traité constitutionnel européen et organisé en janvier la rencontre des représentants des Etats-membres l'ayant ratifié.

Le gouvernement britannique a répété son hostilité au ministre des affaires étrangères européen et aussi à la charte des droits fondamentaux. Quant à la nouvelle majorité qualifiée, les gouvernements polonais et tchèque y sont hostiles.

Le traité dans sa version actuelle se réduit un peu plus chaque jour, perdant toute consistance et toute saveur sans compter que le 14 juin prochain, le président de la République se rendra en Pologne.

Avec tout cela, nous nous demandons ce que sont devenues les ambitions de  Mme A. Merkel, chancelière d'Allemagne et présidente en exercice de l'Union européenne pour l'avenir de l'Union européenne?

Il ne restera bientôt plus que l'intitulé du traité et rien à l'intérieur révêlant ainsi où en est arrivé le projet européen. Il révêlera alors, si nous en doutions, le manque d'ambition européenne de nos représentants.



Tag(s) : #Projet de constitution européenne